Freko Ding

Publié le 15 Juillet 2018

Freko Ding est né à Paris en 1979, Freko grandit dans la capitale et dans la banlieue parisienne (quartier Riquet, Bagneux, Morangis), baladé de foyer en foyer, griffonnant ses premiers textes dès l'âge de douze ans, rappant en amateur dans des petits groupes. Les années 90 sont celles de l'apprentissage de la rue, des codes du rap et des premiers plans sérieux : la rencontre avec Celsius, membre d'ATK, amène Freko à participer à une répèt' du groupe. "Quand j'ai pris le micro, ils étaient bouche bée !", se souvient le "mangeur de pierre" qui commence alors à entrevoir la fin des galères.
Premier concert dans le 19e arrondissement pour la Fête de la Musique, avec un groupe qui compte alors 21 rappeurs (dont Pit Baccardi, Matt et Les Refrès) et s'avère vite ingérable. "On était parfois plus nombreux sur scène que le public !", se souvient Freko. C'est dans une formule allégée de sept membres que Freko trouvera sa première occasion de briller au sein d'ATK : sur le vinyle de 1996, "Micro Test", et sur l'album de 1998, Heptagone, son flow puissant et ses rimes vécues en font un challenger remarqué. C'est l'époque du premier "Mangeur De Pierre", du parcours du combattant que connaissent tous les rappeurs qui en veulent.
Et Freko en veut : lui qui se disait déjà à douze ans qu'il voulait devenir "le plus grand rapper du monde" fait son trou. Mix tapes, compilations, featurings, on entend Freko partout dans l'underground, mais on ne le voit pas. D'où la première méprise sur celui qui s'appela successivement Dingo et Flagada : Freko est blanc. Ce qui étonne sacrément tous les fans de son flow discographique quand ils le découvrent sur scène. "Je ne suis pas pro blanc, le rap n'a pas de couleur ! Je suis juste fier d'être ce que je suis. Pas besoin de me comparer à Eminem, plutôt à Busta Rhymes !" lance Freko en rigolant.
Il faut dire que ce rapper-là est atypique : capable de se raser le crâne sur un coup de tête (c'est le cas de le dire), il a aussi des goûts musicaux un peu moins étriqués que ses confrères. Fan de Björk, Freko a comme source d'inspiration musicale la variété française plutôt que les rappers ricains hardcore. "On dit tout le temps que les rappeurs français s'inspirent de Mobb Deep, etc., moi, mes inspirations c'est Johnny Hallyday, Christophe, Brel et Brassens ! J'ai tous les CDs !"

Freko Ding album mangeur de pierres
Album en écoute (clique sur la cover)

Et comme Freko a l'esprit ouvert, c'est avec des rockers déviants qu'il travaille pour son EP signé en major. Eric et Philippe, les jumeaux du groupe Irmavep, font vrombir leurs guitares sur "C'est Grave" et "Une Balle Dans La Nature", deux des morceaux phare du EP "Mangeur De Pierre". Trois chansons réalisées par Irmavep et produites par Lynx (le manager et ami de Freko), trois titres plus electro West Coast signés par Monk (du groupe Bustafunk) : deux tendances qui se complètent, deux tonalités différentes qui sonnent comme du pur Freko Ding'. Comme il le dit dans "Comportement Névrotik" : "Je raconte pas d'histoires pour faire kiffer les potes." Pas de bluff ni de freestyle dénué de sens, Freko pond des textes qui racontent sa vie, faisant de ce six titres sa "bio des trois dernières années".

Pour le futur, Freko Ding' bouillonne de projets : un concert avec des hard rockers, un album qui déchire, voire un duo avec Björk… Bref, on n'a pas fini d'être surpris par Freko.
Au fait, d'où vient cet étrange blaze ? "J'ai fait ma première garde-à-vue à 11 ans, et des potes m'ont appelé "le petit coffré". C'est devenu Freko." Encore une histoire de dingue...

Freko Ding - Chien crado

Fréko Ding - La rue ma mère

Freko Ding - Dernier morceau

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Légendaire
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